
Vous est-il déjà arrivé de vous sentir étouffée, dans votre corps, dans votre vie, comme coincée dans la peau de quelqu’un qu’on ne veut pas ou plus être ? Comme si le monde et l’univers tout entier conspiraient pour que l’on vous colle une certaine image, ou dirais-je plutôt, une image certaine (reflet de votre réussite sociale). Si tel est votre cas, cet article pourrait vous intéresser.
La femme active, forte, indépendante, libre, jeune, jolie, mince, la mère parfaite, l’épouse attentionnée, l’amie fidèle et toutes les étiquettes qu’on veut bien nous coller, constituent notre check-list, la même conçue pour la majorité d’entre nous depuis notre naissance. Car finalement qu’y a-t-il de plus important que d’être indépendante financièrement, d’être casée avant ses 30 ans, d’avoir un mariage heureux (et par là je veux dire épouser encore une fois l’image de la réussite plutôt que la personne elle-même), d’avoir des enfants (pour peu qu’on y arrive), un appartement dans un quartier prisé, une maison secondaire (ou plus !), une ou plusieurs voitures de luxe etc. ? Tout cela pour les « qu’en dira-t-on », pour attiser l’envie et la jalousie des autres. Je vous entends déjà me dire « pas du tout, c’est pour ma satisfaction personnelle, je ne le fais pas pour les autres… » Mais je vais vous poser quelques questions et j’aimerais que vous preniez le temps de réfléchir à vos réponses. Quand était la dernière fois que vous avez fait quelque chose pour vous, en total égoïsme, sans penser une seule seconde aux conséquences, aux qu’en dira-t-on, à l’image que vous allez renvoyer, à vos responsabilités ? Quand pensez-vous prendre le temps de vivre pour vous en prenant bien conscience que personne ne pourra vous rendre le temps que vous « dépensez » pour les autres ? Quels sont les rêves inachevés que vous voulez accomplir à tout prix ? Si vous aviez le temps et les moyens aujourd’hui, que feriez-vous, indépendamment de tout le reste ?
Attention, le but de cet article n’est en aucun cas de mettre tout le monde dans le même panier ni de vous suggérer de tout balancer du jour au lendemain pour vivre vos rêves. Tout ce que je souhaite à travers ces quelques lignes c’est une remise en question qui nous pousse à faire une pause et un bilan. Le développement personnel et le bien-être sont une priorité de nos jours, et il faut que cela le reste. La prise de conscience également que les femmes (et un jour nos propres filles), ne doivent plus avoir une vie étiquetée, ni suivre un même chemin déjà tout tracé, et peuvent vivre totalement libres. Il n’y a aucune checklist du bonheur, il n’y a que celle que nous choisissons pour nous même, en toute transparence et en toute sincérité, avec nous-même.
J’ai l’impression que toute notre vie ne se résume qu’à coller à cette image ! et pourquoi ? Je vous le demande ? Le jour où on ne coche pas l’une de ces cases, on doute de nous, on se remet en cause, on pense qu’on ne vaut plus grand chose, on perd confiance en nous et on arrive jusqu’à en perdre notre propre estime de soi. C’est ce que l’on appelle la théorie de l’auto-sabotage, qui explique que nous sommes les seuls à nous mettre des bâtons dans les roues tout au long de notre vie. Nous avons été élevés dans des croyances qui deviennent petit à petit nos limites. Inconsciemment, la personne arrive à la conclusion que « je ne vais pas y arriver », et on entre petit à petit dans un « cycle de dévalorisation » ! Or qu’y a-t-il de plus important que notre amour propre ! S’aimer soi-même c’est être libre, c’est s’affranchir de toute obligation que l’on nous impose, c’est se sentir accompli ou que l’on soit et quelque soit les personnes qui nous entourent, c’est être cohérent, se sentir en paix avec soi-même, assumer ses rêves, ses envies et ses besoins.
De nos jours, voici ce que la société nous dit: Si tu n’as pas un job de responsable tu n’es pas à la hauteur, parce que tu t’emportes contre ton enfant, tu es une mère indigne, parce que tu as trompé ton mari, tu es méprisable, parce que tu es ronde, on te regarde de travers en te jugeant et en pensant que tu n’as aucune volonté, et j’en passe… Personne n’est parfait, et ça, nous devons l’intégrer une bonne fois pour toute! Il n’existe pas de checklist de la femme parfaite sur laquelle tu dois cocher des cases et tu obtiens des points à chaque fois que tu franchis un palier ! et si elle existait, qui donc l’aurait écrite ? La société ? Nos parents ? L’école ? notre entourage ? Les livres ? C’est tout à la fois ! NOUS avons instauré ces critères et NOUS estimons que ça nous donne le droit de jugement. De mon expérience, je suis encore étonnée qu’en 2022, à table avec des amis, on puisse encore entendre ce genre de conversations : « Tu as vu comment elle a grossi la pauvre ? ce couple se serait séparé, c’est terrible ? Quoi tu n’es pas au courant, elle n’a plus de travail ! Ils ont acheté une nouvelle voiture, de toute façon tout le monde sait d’où vient son argent! Etc. Tout cela pour le genre humain est très excitant et terriblement rassurant, car ça nous conforte dans notre normalité. En effet, le malheur et les mésaventures des autres, aussi palpitantes soient-ils, nous intéressent et nous procurent même, au fond, un certain plaisir. Savez-vous ce que l’on dit de vous ? Cela vous intéresse-t-il? Si vous le saviez, que feriez-vous de cette information? L’avis et le regard qu’ont les autres sur vous et votre vie vous importent-ils vraiment ?
Et bien sûr, les réseaux sociaux ne font qu’empirer les choses et agrandir cette check-liste. Nous nous identifions de plus en plus à une image retouchée avec une centaine de filtres, des angles qui allongent ou rendent plus pulpeuses certaines parties de nos corps. Aujourd’hui la majorité des adolescentes ont une image de la femme « parfaite » (je la mets entre guillemet car elle n’existe pas) qui est complètement faussée. C’est triste d’en être arrivé à ce qu’aujourd’hui le modèle de beauté ressemble aux sœurs Kardashian, et que la chirurgie esthétique se soit vulgarisée à ce point. Car croyez-moi ou non, un défaut en cache toujours un autre, et alors là, bonjour le cercle vicieux, l’obsession de la perfection, le poids du regard des autres, le stress du temps qui passe… tout autant de choses qui font qu’on ne s’arrêtera pas là. Pourquoi ? Tout simplement parce que toucher à son apparence (attention, dans certains cas, il relève du bien être mental ou physique de la personne de faire appel à ce genre d’intervention) cache un profond mal-être, et l’on pense souvent que « si je perds 10 kg » ou « si j’ai un une bouche plus pulpeuse », cela nous rendra plus heureuse. Mais nous sommes venus au monde ainsi, pourquoi est-ce si difficile d’honorer le cadeau que la vie nous a faite et d’en profiter ! Le corps dans lequel nous vivons n’est qu’un véhicule. Il faut en prendre grand soin bien sûr, pour qu’il nous mène aussi loin que possible et de la façon la plus agréable qui soit. Mais une chose est sure, ce n’est pas parce que vous modifiez votre apparence physique que tout ira mieux. Vous pouvez, mais d’abord, faites la paix avec vous-même, vous aurez tout à y gagner ! Car à mon avis, il y a une grande différence entre prendre soin de soi pour sa santé mentale et physique, et prendre soin de l’image que l’on renvoie.
Tout un tas de questions que nous devrions prendre le temps de nous poser. Alors je vous rassure, la réponse ne vient pas d’elle-même, elle demande beaucoup de patience, d’intériorisation, d’écoute, d’apprentissage et surtout de courage ! Oui une bonne dose de courage pour être capable de reconnaitre que ce que je possède et ce que je suis aujourd’hui ne me conviennent pas ou plus, que vivre ma vie rêvée va me demander certainement beaucoup de sacrifices et d’investissements, mais y suis-je prête ?
A bientôt pour la seconde partie!
Avec tout mon amour
Dounia